ORPAILLAGE, RÉGRESSION DES SUPERFICIES RIZICOLES ET RISQUE D'INSÉCURITÉ ALIMENTAIRE DANS LA SOUS- PRÉFECTURE DE BÉGBESSOU (CENTRE-OUEST DE LA CÔTE D'IVOIRE)

En Côte d’Ivoire, la volonté de parvenir à la sécurité par la couverture des besoins en riz constitue un axe majeur de plusieurs
politiques agricoles et sociales depuis les années 1990 Cependant, dans le centre-ouest de ce pays, la production du riz est
confrontée à des menaces liées à l’orpaillage, qui apparaît comme un facteur de bouleversement des systèmes de production
agricole en milieu rural. L’objectif de ce présent article est d’analyser les incidences de l’orpaillage sur la riziculture et la
sécurité alimentaire. L’approche méthodologique adoptée pour sa réalisation est basée sur des données secondaires et sur une
enquête de terrain réalisée auprès de 150 orpailleurs, 95 agriculteurs-riziculteurs et 8 chefs de villages et/ou notables, répartis
dans 4 localités. De l’analyse des données collectées, l’étude révèle que la dynamique spatio-temporelle de l’orpaillage de
2010 à 2020 est marquée par un recul du couvert végétal de 20,5%. La dynamique impulsée par les orpailleurs cause le recul
des parcelles rizicoles et de la production de riz. Cette situation contribue à rendre vulnérable la consommation alimentaire
de 65% des ménages, d’où les risques d’insécurité alimentaire. À l’échelle de la sous-préfecture de Bégbessou, la ruée vers
l’extraction artisanale de l’or contribue, depuis plus d’une décennie (la période 2010-2010), à la régression des surfaces
agricoles, notamment rizicoles et à l’insécurité alimentaire.