Synthèse sur les publics d'Un Rêve d'Avignon en 2020

La pièce Architecture, écrite et mise en scène par Pascal Rambert, jouée dans la Cour d’honneur en juillet 2019, finissait par cette phrase : « Nous entrons dans des temps auxquels nous n’avions pas pensé ». Était-ce un bon augure ou un mauvais présage ? Ce jour-là, nous ne savions pas… Le 16 mars 2020, le gouvernement a annoncé un confinement général et obligatoire de la population à l’échelle nationale pour une durée fixe, mais renouvelable. Nous commencions, sans le savoir et dans la crainte, 55 jours de mesures sanitaires contraignantes (contacts humains, déplacements…) en réponse à la pandémie de Covid-19 qui frappait notre pays. Tous les lieux publics jugés à risques fermèrent leurs portes (établissements scolaires, restaurants, cafés, cinémas, théâtres…) et tous les évènements culturels et/ou sportifs furent reportés, voire annulés. Pour supporter les contraintes de l’enfermement, les Français se tournèrent vers la culture. Une culture différente, dématérialisée et inventive.

Les initiatives artistiques, divertissantes, réconfortantes ou engagées, collectives ou individuelles, initiées par des particuliers ou par des institutions se sont multipliées à travers le monde. Ce fut le cas du Festival d’Avignon qui, dès l’annonce du confinement, fidèle à ses valeurs d’accessibilité et de transmission et souhaitant poursuivre sa mission de service public, partagea, inventa et créa.

Depuis 1995, les responsables scientifiques des programmes de recherche sur le public du Festival d’Avignon, Emmanuel Ethis, Jean-Louis Fabiani, Damien Malinas et Raphaël Roth, mènent des enquêtes auprès des festivaliers de la cité des papes. Dans le contexte exceptionnel d’annulation de la 74e édition, mais aussi par la mise en place de trois évènements majeurs « Un Rêve d’Avignon », « Un Rêve de Cour » et la Semaine d’art, la restitution des données va se dérouler en deux étapes. La première synthèse a pour vocation de rendre accessibles les principales informations sur l’avenir culturel post-confinement ainsi que sur la réception des publics aux différents évènements à partir d’une sélection de plusieurs thématiques. La seconde se construira en octobre lors de la Semaine d’art et permettra à la fois d’observer les publics d’un évènement différé hors saison et de tirer les leçons les plus édifiantes de l’expérience 2020.