Études de dangers des systèmes d'endiguement fluviaux dans le delta du Rhône

Les études de dangers des systèmes d’endiguement fluviaux dans le delta du Rhône, s’inscrivent dans le cadre de la nouvelle réglementation « digues » de 2015 et du programme de travaux porté par le SYMADREM [1]. Ces études portent sur l’ensemble des ouvrages constituant les systèmes (225 km de digues, 350 ouvrages hydrauliques et 30 batardeaux manœuvrables en crue). Les zones protégées par ces systèmes couvrent une superficie de 1 500 km², où vivent plus de
115 000 personnes.

Quatre scénarios d’inondation, en provenance du système d’endiguement, ont été abordés. Trois concernent les risques incrémentaux (brèche avant surverse ; brèche après surverse ; défaillance des organes de fermeture des ouvrages traversants (vannes, batardeaux…)) et un scénario traite du risque lié à la surverse sans brèche.

Pour l’évaluation des risques, un modèle probabiliste a été mis en œuvre. Ce choix a été motivé par la composition très hétérogène des digues, due aux phases successives de construction (effet mille-feuille) [4] mais également de leur fondation, compte tenu des multiples changements de tracés que le Rhône a connus dans son histoire [5]. Cette hétérogénéité rend illusoire le caractère déterministe d’un facteur de sécurité. Treize scénarios de brèche, définis à partir de l’étude accidentologique ont ainsi pu être évalués. Des courbes de fragilité ont été construites tous les 125 m de digues et ont permis de déterminer les trois niveaux caractéristiques des ouvrages (protection, sûreté et danger).

Des scénarios d’inondation par brèche quand le niveau de sûreté était dépassé ou sans brèche quand ce dernier n’était pas dépassé ont été modélisés pour déterminer les niveaux de protection au sein de la zone protégée et la dangerosité des venues d’eau au-delà du niveau de protection. L’article conclut sur la phase indispensable d’appropriation, (en cours) des résultats de l’étude par les autorités compétentes en matière de secours.