Validation des acquis de l'expérience (VAE)

L’un des objectifs de ADIP était de permettre aux partenaires d’expérimenter la VAE, la mise en œuvre d’une méthodologie formation/action a réussi à nous initier aux concepts, méthodes, et outils de la validation des acquis de l’expérience. Tout au long de cette formation, nous étions conscients que cette approche assurerait un équilibre entre les aspects théoriques et pratiques. Le passage par la VAE était indispensable pour compléter l’approche par compétence, il en était une suite logique. En effet les modalités d’évaluation des acquis par la preuve sont pertinentes pour la mise en œuvre de l’approche par compétence-APC. Les premières formations sur le concept de la VAE, ainsi que l’étude des dossiers et surtout la sensibilisation des enseignants ont été très bénéfiques. Assister à des jurys de VAE a été le point fort également de ce lot et mettre en œuvre une expérimentation réelle d’accompagnement VAE fut l’application directe de toutes les théories, les perceptions ainsi que les opinions sur l’approche par compétence. Rien n’est plus important que de mettre en œuvre des idées apprises et des réflexions partagées. L’accompagnement offrit cette occasion. Le fait de nous faire vivre l’expérience (« hands-on ») dans tous ces aspects réels aide à repérer immédiatement les enjeux, les forces et faiblesses, les obstacles à surmonter et surtout comment les surmonter. Á partir de la VAE « Made in France » il serait possible de nous projeter dans un dispositif VAE adapté à notre contexte avec toutes les régulations nécessaires et une bonne dissémination pour informer les futurs candidats. La démarche est claire et on ne voit aucun obstacle social à l’appliquer au Liban. Cette expérience peut être très utile pour les universités privées libanaises qui ont un système de validation partielle dans quelques diplômes. Quelques universités peuvent valider jusqu’à 30% de la totalité de la formation (acquis d’expérience, formation non formelle…). Actuellement, il n’y a ni normes ni critères ni méthodes pour effectuer cette validation. Nous pensons que la VAE comme système représente une opportunité pour les universités pour développer cette pratique. Nous pourrions proposer au moment de la sélection les candidats au Master, de voir si parmi ceux qui ont de l’expérience professionnelle certains pourraient faire valider cette expérience et avoir les crédits correspondant aux unités de valeur en rapport avec leur expérience. En Égypte l’université Senghor tente de mettre en place une expérimentation de ce type. En majorité la validation des acquis d’expérience pour valider des pre-requis à une formation semble plus facile à intégrer. Nous avons mobilisé les concepts, les outils de la VAE dans les activités de recherche et dans l’activité de conception des programmes d’études. Et l’évaluation les acquis par la preuve en VAE nous a amené à réfléchir différemment nos pratiques d’évaluation. L’évaluation des acquis par la preuve s’inscrit dans le cadre de la valorisation. Ce changement de paradigme présuppose un changement dans toutes nos pratiques pédagogiques. Isabelle Houot confirme dans ses travaux que les universitaires « estiment majoritairement que les activités qu’ils ont menées dans le cadre des dispositifs de VAE, d’accompagnement comme de jury, sont de nature à féconder leurs pratiques pédagogiques traditionnelles en direction des étudiants »3 . Dans son rapport d’expertise du projet ADIP le Dr Joëlle Demougeot-Lebel souligne que « la VAE est une réflexion qui semble en être à ses balbutiements tant en Égypte qu’au Liban mais le projet a indirectement conduit à des effets intéressants, c’est par exemple le cas de l’intérêt de la VAE pour appréhender réellement la notion d’apprentissage par compétences » et « sensibiliser au développement de la formation tout au long de la vie ».