Vieillissement démographique et bien-être des aînés. Progrès et inégalités

Le vieillissement est une composante majeure de la transformation de nos sociétés. Dès la fin des années 1980, ont émergé différentes théories du « vieillissement réussi », qui ont pour point commun de se concentrer sur le bien-être de l’individu : c’est à la capacité personnelle de se réaliser que l’on peut mesurer le développement d’une société. Les scientifiques ont dès lors accordé une juste place au subjectif, à l’évaluation par les personnes âgées de leur propre bien-être. Conduite en 2011-2012, l’enquête « Vivre – Leben – Vivere » cherchait à comprendre les conditions de vie et de santé des personnes âgées de 65 ans et plus en Suisse. Elle a permis de constater un niveau de satisfaction non seulement élevé, mais surtout très stable au fil des années. Ce résultat étonnant témoigne des grandes capacités des individus à s’adapter à leur vieillissement et à garder le contrôle de leur vie. Cela dit, si le degré moyen de satisfaction des aînés est élevé et si leur situation s’est globalement beaucoup améliorée au cours des dernières décennies, les inégalités et les fragilités diverses n’épargnent pas le grand âge. Les lieux de vie cristallisent ces tensions, le logement pouvant être tout autant garant du sentiment d’identité personnelle qu’espace de repli accentuant les vulnérabilités.