L'émergence de la question de l'observateur dans l'histoire des approches systémiques
Description
On distingue historiquement deux grandes phases dans le développement de la pensée systémique :
– La première systémique naît dans les années 1950. Elle s'attache à la description de systèmes fermés et relativement
stables, comme les automatismes ou le langage. Le concept central est celui de la régulation, telle qu'elle
résulte de boucles de rétroaction. Les modèles déterministes où prédominent les relations de cause à effet font
place à une modélisation dans laquelle les effets peuvent s'exercer en retour sur les causes et les moduler. Mais
le système, fermé et stabilisé par la régulation, se tient dans les limites d'un objet qui reste observable par un observateur
qui lui est extérieur.
– La deuxième systémique émerge dans les années 1970 à partir de l'observation des organisations sociales et
des êtres vivants, qui sont des systèmes ouverts, manifestant une capacité à s'auto-organiser à travers des
échanges de matière, d'énergie et d'information. De tels systèmes rompent avec la perspective déterministe, car
ils ne sont pas strictement ce que leur environnement fait d'eux : ce sont des systèmes réflexifs, qui sont aussi ce
qu'ils font de ce que l'environnement fait d'eux.
La deuxième systémique rejoint certaines conséquences épistémologiques de la cybernétique de second ordre
formalisée par Heinz von Foerster. Les systèmes qui peuvent agir sur eux-mêmes sont en même temps observés
et observants. La conséquence logique, en sciences, est que l'observateur fait inévitablement partie de ce qu'il
observe, il est inclus dans le site de l'observation et affecte les conditions de cette dernière.
L’article rappelle les étapes historiques de l'émergence de cette question de l'observateur dans les approches
systémiques.
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