Epophioceras aff. landrioti (d’Orbigny, 1850)

(Fig. 7A1-A3)

aff. Ammonites landrioti d’Orbigny, 1850: 213. — Reynès 1879: pl. 29, fig. 1-5. — Thévenin 1907: pl. 7, figs 4-5.

aff. Vermiceras landrioti – Fucini 1902: pl. 7, fig. 1, 2.

aff.? Vermiceras affine Fucini, 1902: pl. 14, fig. 6.

aff.? Tmaegophioceras gr. laeve – Mouterde et al. 1986: pl. 2, fig. 4.

aff. Epophioceras landrioti – Guérin-Franiatte 1966: pls 217, 218. — Schlegelmilch 1992: pl. 20, fig. 2. — Braga et al. 1985: pl. 1, fig. 1. — Blau 1998: pl. 2, fig. 12. — Howarth 2002: 125.

aff. Epophioceras gr. landrioti – Meister & Friebe 2003: pl. 9, fig. 4.

aff.? Epophioceras sp. – Edmunds et al. 2016: fig. 14a.

aff.? Epophioceras sp. – Meister et al. 2017: pl. 5, fig. 3.

aff.? Epophioceras aff. landrioti Dommergues & Meister 2017: fig. 85.

MATÉRIEL EXAMINÉ. — Jebel Ressas, Paroi Rouge, niv. 20. 3 ex. (PFT204, 205, 206).

DESCRIPTION

Avec son enroulement serpenticône caractéristique, nous incluons dans le genre Epophioceras ce tour externe d’un spécimen de 10 cm de diamètre.Nous l’avons rapproché de l’espèce E. landrioti en raison de la relative faible densité de sa costulation qui, comme chez cette espèce, tend à s’effacer progressivement vers 9-10 cm de diamètre. Avant ce diamètre, sa costulation est particulièrement grossière pour le genre. Elle est faite de côtes fortes, d’allure pincée, séparées par des espaces concaves plus larges qu’elles (Fig. 1a). Leur relief s’accentue jusqu’au deux tiers de la hauteur du tour, puis il s’atténue rapidement sur l’arrondi ventro-latéral, après une discrète projection vers l’avant. La section est subquadratique à subcirculaire, à peine plus haute que large, avec des flancs légèrement bombés et une aire ventrale large et convexe, axée par une carène émoussée, peu visible, bordée par deux méplats inclinés, plats à très légèrement concaves. Après 80 mm de diamètre, le relief de l’ornementation latérale s’atténue progressivement, sans avoir atteint de stade lisse à 100 mm de diamètre.

DISCUSSION

Avec la costulation grossière, c’est le spécimen nord-ouest européen figuré par Schlegelmilch (1992) qui illustre le mieux le style ornemental de notre échantillon. Par ailleurs, les populations européennes de l’espèce (Guérin-Franiatte 1966) affichent le plus souvent une plus grande taille, un enroulement sensiblement plus serpenticône et une costulation globalement moins grossière, ne permettant pas une identification exacte de notre individu au type de d’Orbigny. Parmi les formes téthysiennes, les spécimens austro-alpins figurés par Blau (1998) et Meister & Friebe (2003) sont caractérisés par une costulation plus grossière et une moindre tendance à l’effacement de l’ornementation. Notre spécimen peut aussi être comparé à des tours internes de E. cognitum Guérin-Franiatte, 1966 et d’espèces vraisemblablement synonymes, E. hebetius Guérin-Franiatte, 1966 et E. asperum Guérin-Franiatte, 1966, mais ces formes ne montrent aucune tendance à l’effacement de la costulation, leur section est moins comprimée et leur aire ventrale est plus aplatie, portant une carène plus forte, bordée par deux sillons plus marqués. L’exagération de tels caractères est évidente chez E. deciduum (Hyatt, 1867), espèce souvent placée dans le genre Echioceras (Getty 1973) et dont l’appartenance au genre Epophioceras est encore discutée (Dommergues et al. 1995). A l’inverse, les formes méditerranéennes décrites dans les Apennins (Fucini 1902), dans le Rif (Mouterde et al. 1986) et dans les Chaînes Bétiques (Braga et al. 1985) montrent une costulation plus dense, au relief plus atténué tout au long de l’ontogénèse, avec apparition d’un stade totalement lisse. Une même tendance à l’atténuation rapide de l’ornementation est retrouvée chez l’espèce européenne E. bochardi (Reynès, 1879). E. longicella (Quenstedt, 1885) est toujours plus densément costé, sa section plus large et sa carène encadrée de deux sillons bien marqués.

ÂGE ET RÉPARTITION

L’association de notre spécimen avec Asteroceras gr. saltriensis et A. cf. meridionalis, le place clairement dans la partie supérieure de la sous-chronozone à Stellare.

E. landrioti est une forme ubiquiste, peu abondante à la fois dans les Provinces ouest-européenne et méditerranéenne. En raison de sa rareté, les citations stratigraphiquement bien documentées sont peu nombreuses. Sur les plates-forme ouesteuropéennes, l’espèce nominale est rapportée à la chronozone à Obtusum en Lorraine (Guérin-Franiatte 1966), dans le Jura méridional (Corna 1987), en Allemagne méridionale (Schlegelmilch 1992) et en Angleterre (Page 2003) où son âge est précisé à la sous-chronozone à Stellare (Howarth 2002), voire à sa partie supérieure (Edmunds et al. 2016). Dans les dépendances méditerranéennes du Domaine téthysien, l’espèce est signalée dans la chronozone à Obtusum de l’Austroalpin supérieur (Blau 1998) où Meister & Friebe (2003) la placent dans la sous-chronozone à Stellare, ce qui s’accorde aussi avec l’âge de notre spécimen. Dans les Cordillères Bétiques (Braga et al. 1985), elle coexiste avec des Asteroceras que nous regroupons ici avec A. meridionalis Dommergues et al., 1990 dont nous avons vu que la morphologie évoquait aussi un niveau élevé de la sous-chronozone à Stellare.