Le défaut de « forme interne » dans les langues mandingues selon la psychologie des peuples de Steinthal (1867)
Description
En 1848, Steinthal a esquissé une vaste entreprise épistémologique fusionnant la vision de Humboldt sur le génie des langues (Sprachgeist) indissociable de l’esprit des peuples qui les parlent (Volksgeist) et celle de Hegel sur la phénoménologie de l’esprit progressant dialectiquement d’âge en âge. En 1867 il met à jour une étude lauréate du Prix Volney afin d’illustrer concrètement sa théorie de la distinction fondamentale entre les langues dotées vs dénuées d’un format morphologique. Le propos de cet article est de montrer en quoi son argumentation dans cette étude est victime de l’obstacle axiologique (cf. François 2014) qui a jeté une ombre sur les prouesses de la linguistique allemande du xixe siècle : il était inconcevable qu’un peuple primitif parle une langue attestant d’un pouvoir d’abstraction et Steinthal trouvait dans les langues des peuples mandingues les preuves de leur inaptitude à toute pensée abstraite.
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References
- François, Jacques. 2023. Le défaut de « forme interne » dans les langues mandingues selon la psychologie des peuples de Steinthal (1867). Simplicité et complexité des langues dans l'histoire des théories linguistiques, dir. par Chloé Laplantine, John E. Joseph & Émilie Aussant. Paris : SHESL (HEL Livres, 3). 261-290.